Le psoriasis est une maladie chronique qu’on ne peut guérir, on peut cependant traiter les symptômes. Les traitements permettent de freiner, voire même de résorber l’inflammation provoquée par la maladie. Les traitements varient en fonction du type de psoriasis, de la zone et de la surface atteinte. Il faut parfois alterner avec des traitements d’attaques et des traitements d'entretien.
Un traitement d’attaque permet de maîtriser les poussées dès leur apparition, souvent en utilisant des médicaments comme des crèmes à base de cortisone puissant (dipropionate de bétaméthasone par exemple). Un traitement d’entretien va permettre d’éviter ou de prévenir les récidives de psoriasis.
Il existe des traitements dits classiques, comme les crèmes et la photothérapie, mais aussi des traitements plus naturels, comme les huiles essentielles ou la gemmothérapie.
A retenir : à partir du moment où vous commencez un traitement contre psoriasis, vous pouvez compter au minimum 3 semaines (qui définit le cycle de la peau) pour voir une amélioration de cette maladie. Si vous ne remarquez aucun changement au bout des 3 semaines, il est recommandé de poursuivre le traitement durant quelques semaines de plus ou de consulter directement un médecin.
Les traitements classiques
Les traitements dits “classiques” sont des traitements approuvés et largement utilisés dans le système de santé. Aussi appelée médecine classique ou conventionnelle, elle est considérée comme sûre et efficace grâce à la validation scientifique, obtenue par des essais cliniques ou par l’approbation d’un consensus professionnel fort et reconnu par les professionnels de la discipline concerné après plusieurs années de recul. En s’appuyant sur cette méthodologie rigoureuse, l’efficacité des traitements classiques est prouvée.
Les traitements locaux sont utilisés dans les formes localisées, directement sur les lésions du psoriasis. Ils sont indiqués chez les patients dont le psoriasis est peu étendu (inférieur à 10% de la surface du corps).
Le traitement le plus prescrit est l’utilisation de dermocorticoïdes, souvent sous forme de pommade ou de crème à base de corticoïdes forts. Les corticoïdes vont permettre de lutter localement contre l’inflammation causée par les plaques rouges du psoriasis, atténuant les démangeaisons. La zone atteinte va définir l’indice du corticoïde à utiliser, car il est interdit de s’appliquer certaines crèmes ou pommade à indice fort sur le visage, au risque de provoquer des réactions graves.
On utilise principalement les crèmes pour les plis et les muqueuses alors que les pommades sont utilisées pour les lésions sèches de la peau. Des lotions peuvent être utilisées pour le cuir chevelu, et un shampoing contenant un dermocorticoïde fort est disponible sur le marché.
Le second traitement le plus utilisé sont les analogues de la vitamine D3. Ils peuvent être utilisés en même temps que les dermoticoïdes. Ces traitements vont stimuler la multiplication et la maturation des kératinocytes, cellules qui constituent la couche superficielle de la peau. La photothérapie peut cependant réduire l’efficacité des traitements à la vitamine D3 1.
La photothérapie consiste en l’exposition de la peau à des rayons ultraviolets (UV). La photothérapie corporelle totale est utilisée dans les formes étendues de psoriasis (plus de 30% de la surface corporelle) et la photothérapie locale peut être utilisée quand le psoriasis se limite aux mains et/ou aux pieds2. Les traitements par photothérapies sont efficaces et souvent proposés en premier traitement pour le psoriasis.
Il existe deux types de photothérapie : la PUVAthérapie (UVA) et la photothérapie par UVB. L’utilisation de la photothérapie est toutefois limitée à cause de l’augmentation du risque de cancer de la peau selon le nombre de séances effectuées. La photothérapie est cependant inefficace sur le psoriasis du cuir chevelu.
- La photothérapie par UVB : elle consiste en l’utilisation des rayons ultra-violets les plus proches de ceux du soleil. Aucun médicament n’est nécessaire, et son efficacité est comparable à celle de la PUVAthérapie. Il faut généralement un traitement d’attaque de 2 mois, à raison de 3 séances par semaine.
- La PUVAthérapie : elle combine l’exposition du patient aux UVA et la prise d’un médicament photosensibilisant de la famille de psoralène. Le psoralène est administré par voie orale ou par voie cutanée avant l’exposition aux UVA. Interdiction de s’exposer au soleil après l’absorption du psoralène. La durée des séances est adaptée au type de peau du patient. Il faut généralement un traitement d’attaque de 3 séances par semaine sur une période de 2 mois.
Les traitements généraux sont utilisés dans les formes sévères du psoriasis, par rapport à la surface cutanée atteinte et des formes de résistances ou contre-indications aux traitements locaux. Il existe quatre groupes de médicaments :
- le méthotrexate est le plus vieux des traitements généraux, mais aussi l’un de plus efficace dans le traitement du psoriasis(3). Ses propriétés anti-inflammatoires et immunosuppressives sont utilisées dans le traitement du psoriasis, il est prescrit à faibles doses car il est utilisé à forte dose pour empêcher la multiplication des cellules (notamment utiliser dans le traitement de certains cancers, comme les lymphomes). Il peut être administré sous forme d’injections sous cutanées ou de comprimés, une fois par semaine. Ce traitement nécessite une surveillance car il faut adapter le traitement en fonction des réactions,
- les rétinoïdes, qui sont des dérivés de la vitamine A (acitrétine). Ils sont administrés par voie orale quotidiennement. A cause des risques de malformations graves pendant la grossesse, il est interdit pour les femmes sans contraception efficace. La consommation d’alcool est aussi interdite pendant ce traitement car il change l’acitrétine en étrétinate4,
- la ciclosporine est un médicament immunosuppresseur. Il a été découvert après avoir été administré à un patient lors d’une greffe, et il est depuis utilisé pour éviter les rejets de greffes et il est aussi utilisé pour traiter le psoriasis. Administré par voie orale quotidiennement, il faut toutefois surveiller la pression artérielle et la fonction rénale.
- l’apremilast est une molécule qui réduit les signaux inflammatoires provoqués par les cellules de plaques de psoriasis. Il est contre-indiqué chez la femme enceinte, et chez les personnes qui sont suivit pour une dépression.
Les biomédicaments, aussi appelés biothérapies ou traitements biologiques, sont des nouveaux traitements5 mis au point grâce aux avancées faites dans la recherche sur le psoriasis. Ces traitements sont surtout recommandés pour les patients atteints de manière modérée à sévères du psoriasis, et prescrits en cas d'échec ou d'intolérances aux traitements généraux (ciclosporine, méthotrexate) ou à la photothérapie. La biothérapie est notamment efficace pour soulager les rhumatismes psoriasiques.
Les biomédicaments sont des substances fabriquées en laboratoire et qui vont agir sur le mécanisme de l’inflammation provoqué par le psoriasis en ciblant les cellules responsables, les lymphocytes T. Ces globules blancs vont produire des protéines pro-inflammatoire comme les interleukines et le TNF alpha (Tumor Necrosis factor), qui sont responsables des plaques rouges du psoriasis.
A ce jour, il existe deux groupes de traitements biologiques : les “antit-TNF” avec trois molécules sur le marché (infliximab, étanercept et adalimumab) et les inhibiteurs d’interleukines comme ustekinumab depuis janvier 2010.
Un bilan doit être fait avant de commencer ce traitement, il faut éloigner les risques de cancer sous-jacent, des risques cardiaques, une grossesse (la prise d’un contraceptif est alors obligatoire lors de ces biothérapies) ou d’une infection sévère en cours (comme la tuberculose). Une suivi doit aussi être fait pendant le traitement car les biothérapies diminuent les défenses immunitaires, et donc augmentent le risque d’infections. Certains vaccins sont aussi à éviter lors de certains traitements (comme les vaccins pour la rougeole ou la poliomyélite) et dans certains cas, il peut y avoir une réponse immunitaire envers les biomédicaments6.
Ce site ne remplace pas l’avis d’un médecin, le contenu est disponible à titre informatif. Si vous pensez être atteint de psoriasis, rapprochez vous de votre médecin traitant. N’utilisez pas de médicaments sans l’avis préalable d’un médecin.
Les traitements naturels
Les traitements naturels peuvent être des alternatives aux traitements classiques : ils font parfois partie de la médecine douce et/ou de la médecine traditionnelle chinoise ou bien encore l'ayurvéda. Les études scientifiques sur certaines de ces pratiques sont parfois insuffisantes, voire inexistantes. Ces pratiques sont souvent conseillées à titre complémentaire de la médecine conventionnelle. Présenté comme “médecines naturelles”, ces pratiques prennent en compte le patient dans son ensemble, sans se focaliser sur un symptôme ou une maladie en particulier.
Les cure thermales, ou aussi appelé l’hydrothérapie, est reconnu pour ses propriétés anti-inflammatoires et peut s’avérer bénéfique pour le rhumatisme psoriasique. Les propriétés de l’eau peuvent varier d’un centre à l’autre, tout comme les patients n’auront pas les mêmes réactions entre eux.
Les cures thermales peuvent traiter de différentes façons : soit en décapant les squames (avec les douches sous pression, les jets), soit par les propriétés des eaux thermales. La composition de l’eau thermale entre alors en jeu : bicarbonate de soude et de sodium, soufre, sélénium, etc… C’est une occasion pour mieux gérer la maladie, pour se ressourcer et prendre soin de soi et de sa peau. Toutefois, il ne s’agit pas d’un traitement de base, mais peut aider à lutter contre certains symptômes comme les démangeaisons. En France, il est possible de se faire rembourser ses frais de cure par l’Assurance Maladie, à condition d’être réalisée dans un établissement agréé et d’être prescrit par un médecin(7). On peut notamment citer les stations thermales de La Roche Posay, Uriage et La Bourboule.
L'homéopathie repose l'idée qu'une substance qui provoque un symptôme peut être utilisée pour traiter le même symptôme de la maladie. Cette substance toxique est alors diluée selon la technique hahnemannienne (notée DH au dixième et CH au centième), c'est-à-dire que l'on va diluer la souche plusieurs fois successivement en dynamisant le récipient qui la contient (petites secousses). L’homéopathie ne doit jamais remplacer des médicaments non homéopathiques prescrit par un médecin. Contrairement à l’allopathie, l’homéopathie ne s’appuie pas sur des essais cliniques, et pourrait compromettre l’évolution d’une pathologie.
Il existe deux types de médicaments homéopathiques : Les médicaments homéopathiques à nom commun et les médicaments homéopathiques à nom de marque (ou spécialités homéopathiques).
- Les médicaments homéopathiques à nom commun peuvent être fabriqués par des laboratoires homéopathiques s’ils répondent aux conditions de mise sur le marché9. Ils se présentent sous diverses formes (tubes de granules à prises multiples, doses de globules à prise unique et même forme liquide) et vendu avec leur dénomination scientifique latine. Ils ne possèdent pas non plus de notice, de posologie ou d’indication thérapeutique à cause du principe selon lequel une souche peut correspondre à plusieurs symptômes et peut être prescrit pour des pathologies différentes. C’est donc au professionnel de santé de fixer l’indication du médicament et sa posologie en fonction du patient.
- Les médicaments homéopathiques à nom de marque ou spécialités homéopathiques sont des spécialités pharmaceutiques développées spécifiquement par des laboratoires homéopathiques, et distribuées sous un nom de marque (par exemple Boiron, Lehning, Weleda…). Contrairement aux médicaments homéopathiques à nom commun, les spécialités homéopathiques sont accompagnées d’une notice, d’une posologie et d’une indication thérapeutique.
En France, depuis le 1er janvier 2021, le remboursement des médicaments homéopathiques n’est plus pris en charge par la caisse de l’Assurance maladie. Si toutefois vous êtes bénéficiaire d’une complémentaire santé, votre mutuelle continue à les prendre en charge, vous devez donc demander une facture à votre pharmacie.
Il existe quelques souches homéopathiques pour soigner différent type de psoriasis : arsenicum album 5 ou 9 CH, arsenicum iodatum 7 ou 9 CH, sulfur 5 CH, sepia officinalis 15 CH, phosphorus 4 ou 5 CH, natrum muriaticum 4 ou 5 CH10… Renseignez-vous auprès d’un professionnel de santé pour le médicament et sa posologie.
La phytothérapie est l’utilisation des plantes et de leurs principes actifs naturels dans un but thérapeutique. Cette médecine non conventionnelle, et pourtant la plus ancienne, puise ses origines dans la médecine traditionnelle chinoise et l’ayurvéda. La première trace de l’usage des plantes dans la médecine daterait de 3000 avant J.-C. et qui mettait dépeignait sur une tablette d’argile une infusion de chanvre, thym, saule et myrte. Le Papyrus Ebers est l’un des plus anciens et le recueil connu consacré aux plantes médicinales.
La phytothérapie moderne, ou phytothérapie rationnelle, utilise des méthodes d’extractions modernes des principes actifs contenus dans les plantes médicinales et valide leurs propriétés et vertus en les analysant, ainsi qu’avec des essais cliniques. Des études ont démontré l’efficacité des plantes(11) et leurs principes actifs. Il existe une différence des préparations phytothérapeutiques et des médicaments à base de plantes : on extrait les molécules des plantes pour les isoler et les synthétiser.
Il existe de nombreuses méthodes d’utilisation des plantes ou des parties de plantes, mais sont généralement administrées par voie interne orale avec des tisanes, infusions et des poudres (en gélules). On peut toutefois l’utiliser par voie nasale avec des inhalations mais aussi par voie cutanée avec des applications, massages, cataplasmes…
Tout comme les huiles essentielles, “naturel” ne signifie pas sans danger. Le maître-mot de la phytothérapie est la précision car les principes actifs des plantes peuvent être extrêmement puissants, et certaines peuvent être toxiques à faible dose. Mais la précisions ne s’arrête pas là : les nomenclatures botaniques sont importantes ! Par exemple, il existe 3 Camomilles, toutes les trois sont médicinales mais leurs propriétés et leurs usages sont différents ! Et il existe d’autres types de Camomille qui ne sont pas inscrits dans la Pharmacopée française. Il est donc important de préciser le nom latin de la plante (le genre, l’espèce), ainsi la Camomille romaine, Chamaemelum nobile ! La notion de chémotype et de la partie de la plante utilisée. Il faut toujours préférer des plantes issues de l’agriculture sauvage ou/et biologique pour éviter d’introduire des pesticides dans l’organisme du patient.
Pour le traitement cutanée du psoriasis, on recommande des plantes aux vertus anti-inflammatoire comme le gel d'Aloe vera (Aloe vera Liliaceae), les cladodes de Figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), les racines de Bardane (Lappa major = Arctium Majus) et les capitules floraux de Calendula (Calendula officinalis Asteraceae)12.
Puisque le stress est l’un des facteurs déclenchant des poussées de psoriasis, il est possible de recommander des plantes par voie orale comme le Gingembre, la Rhodiole et le Quinquina, tout comme la consommation de Figues Fraîches et de Bergamote. En Chine, on pratique une association très spécifique de poudre de racine de Sauge rouge (Salvia miltiorrhiza Lamiaceae) et de racine de Stephania tetrandra Menispermaceae. En Inde, le Melon Amer (Momordica charantia Cucurbitaceae) est très populaire pour ses propriétés anti-psoriasiques, grâce à son fort pouvoir antiseptique et à son activité inhibitrice vis-à-vis du psoriasis.13
L’aromathérapie est l’utilisation des huiles essentielles à des fins thérapeutiques. A la différence de la phytothérapie, l’aromathérapie utilise les huiles essentielles issues des plantes. L’aromathérapie repose sur la nature chimique des huiles essentielles, mais aussi de leur synergie entre elles et peut s’utiliser de manière interne ou externe.
La composition des huiles essentielles est très complexe, constitué principalement de composés terpéniques (alcools, cétones, esters, aldéhydes, éthers-oxydes) et de composés aromatiques (acide et aldéhyde cinnamiques, eugénol, anéthol, aldéhyde anisique, safrole). Ces molécules ont toutes des propriétés différentes et se retrouvent dans les huiles essentielles. Par exemple, les monoterpènes sont anti-infectieux, fongicides et immunostimulants, on en trouve notamment dans les huiles essentielles de marjolaine à coquilles, palmarosa, myrte verte… Les sesquiterpènes ont des propriétés anti-inflammatoires, cicatrisantes et calmantes, les huiles essentielles de gingembre, ylang-ylang et de bois de cèdre de l’Atlas en contiennent.
Même si les huiles essentielles sont naturelles et ont des propriétés médicinales reconnues, il existe toutefois des contre-indications et des effets indésirables selon certaines huiles. Par exemple, l’huile essentielle de millepertuis ou de pamplemousse peut avoir des interactions avec d’autres médicaments, augmentant ou diminuant les effets thérapeutiques de ces derniers. Elles ne doivent jamais être ingérées pure car elles comportent un risque pour les muqueuses et le foie, elles doivent toujours être diluées. Certaines huiles peuvent être toxiques (amande amère, arnica, ...) et même dermocaustique (cannelle, sarriette, …) , il est donc nécessaire de consulter un professionnel de santé.
La qualité de l’huile essentielle est importante ! Pour s’assurer que la qualité des molécules d’une huile essentielle ne soit pas altéré , il faut le nom latin (le genre, l’espèce et la variété), le nom de la partie distillée (fleur, racine, écorce…), la provenance géographique, le chémotype (HECT ou HEBBD). Privilégiez les huiles essentielles 100% naturelles et pure pour éviter qu’elles soient diluées avec d’autres huiles essentielles proches, ni synthétiques. La culture biologique ou/et sauvage permet aussi d’éviter de retrouver des traces de pesticides dans les huiles essentielles qui pourraient être transmises à l’organisme.
Voici une liste non exhaustive d’huiles essentielles et leurs propriété pour soulager le psoriasis :
- HE de Lavande Aspic : (Lavandula latifolia) antibactérienne, cicatrisante et régénérante cutanée
- HE de Thym à linalol : (Thymus vulgaris linaloliferum ou CT linalol) antiseptique général et régulateur de la sécrétion de sébum
- HE de Cajeput : (Melaleuca cajuputi) tonique cutanée
- HE de Cèdre de l’Atlas : (Cedrus atlantica) antifongique et assainissant
- HE de Géranium rosat : (Pelargonium asperum cv Egypte) anti-inflammatoire, régénérant et apaisant cutané
- HE d’Hélichryse italienne : (Helichrysum italicum) anti-inflammatoire, antalgique et anti prurigineuse
- HE de Camomille Romaine ou noble : (Chamaemelum nobile) antalgique, anti-inflammatoire et calmant
- HE de Ciste ladanifère : (Cistus ladaniferus) immunomodulateur et cicatrisant
- HE de Romarin à verbénone : (Rosmarinus officinalis verbenoniferum) cicatrisante et régénérante cutanée
- HE de Palmarosa : (Cymbopogon martinii var. motia) anti-inflammatoire et antifongique
- HE de Myrte verte : (Myrtus communis cineoliferum) anti-infectieuses et astringente cutanée
- HE de Cade : (Juniperus oxycedrus) parasiticide et anti-inflammatoire
Avec l’avis d’un professionnel de santé, vous pouvez effectuer des synergies avec des huiles végétales (voir l’onglet phytothérapie) ou incorporer à une base neutre sous forme de baume ou de pommade. Outre les applications locales des huiles essentielles, il est possible d’utiliser des huiles essentielles anxiolytiques, par inhalation comme la verveine citronnée (litsea cubeba) ou la mélisse officinale (Melissa officinalis)(8).
Les huiles végétales ne sont pas uniquement utilisées pour diluer des huiles essentielles, elles possèdent leurs propres vertus. Il ne faut pas confondre l’huile végétale (issue d’une plante), avec l’huile minérale qui est issue du pétrole (paraffine, silicone) car l'impact sur l'environnement et la santé n’est pas le même.
L’huile végétale peut être utilisée de manière différente : par massage, en application locale (sur la peau, dans les cheveux, …), dans le bain, en y associant des huiles essentielles mais aussi par voie orale !
Contrairement à l’huile minérale, l’huile végétale non raffinée est issue d’une pression à froid de plantes oléagineuses (noix, graines ou fruits contenant des lipides) à l’exception de certaines huiles telles que l’huile de bourrache. Il existe plusieurs méthodes d’extractions :
- Pressage hydraulique (première pression à froid) : les fruits sont pressés à froid afin d’obtenir une huile vierge d’excellente qualité. Il est préférable de choisir des produits étiquetés “première pressions à froid” avant de garantir un procédé respectueux de la nature mais aussi de la qualité de l’huile végétale.
- Pressage mécanique : les fruits sont légèrement échauffés et manipulés pour obtenir une huile végétale pure sans substance étrangère tout en conservant les qualités de la plante.
- Extraction par solvant : on va dégraisser l’huile avec un solvant, l’hexane (issu du pétrole). Ce n’est pas la méthode la plus saine car des résidus de solvants sont présents dans l’huile obtenue.
Par ailleurs, les fabricants d’huiles végétales n’ont pas l’obligation de mentionner la méthode d’extraction. Si la mention “Première pression à froid” n’est pas visible sur l’huile, cela veut dire qu’elle est issue d’une extraction au solvant. On peut aussi raffiner l’huile végétale, on va alors obtenir une huile qui n’a ni couleur, ni odeur, et elle sera dénuée d’acide gras libre.
Il est préférable de choisir une huile végétale extraite par première pression à froid, non raffinée, biologique et vierge pour s’assurer qu’elle a été extraite avec des méthodes mécaniques à froid, sans solvant, qu’elle n’a pas été raffiné, qu’elle a gardé ses vertus et principes actifs et que les plantes utilisées sont issues de l’agriculture biologique.
On peut notamment conseiller des huiles végétales qui aident à la cicatrisation, anti-inflammatoire, hydratante et apaisante comme l’huile d’Argan, l’huile de Bourrache, l’huile de Sésame, l’huile de Germe de Blé, l’huile d’Amande douce, l’huile de Calendula, l’huile de Calophylle, l’huile de Rose Musquée ou bien encore l’huile de Nigelle13.
Les autres traitements alternatifs
Il existe d'autres alternatives thérapeutiques, naturelles ou non, que nous pouvons citer comme la mésothérapie (on va injecter de faibles de médicaments au plus près des lésions) ou l’acupuncture(14) (on va stimuler des points précis du corps avec de très fines aiguilles).
Le psoriasis a aussi un impact psychologique, des études montrent une prévalence de la dépression de 10 à 58% chez les patients atteints de psoriasis(15). En associant une prise en charge psychologique aux traitements allopathiques, on améliore significativement les lésions du psoriasis(16) (17). Il est possible d’avoir recours à l’hypnose(18) pour aider à gérer le stress et l’anxiété ou des syndromes de stress post-traumatiques qui déclencheraient le psoriasis chez l’adulte. Il faut toutefois que le patient soit sensible à l’hypnose, mais elle peut aider à compléter d’autres approches thérapeutiques.
Comme les réactions inflammatoires peuvent être provoquées par des facteurs environnementaux comme l’alcool, le tabac et le stress, il est important d’avoir une bonne hygiène de vie. En plus des traitements, il est possible d’améliorer son quotidien avec quelques gestes simples.
- N’arrêtez jamais votre traitement, continuez jusqu’au temps défini. La meilleure façon de traiter votre psoriasis est de trouver un traitement qui vous convient et qui vous permet de maîtriser les poussées de psoriasis. Rapprochez-vous de votre médecin traitant pour définir une solution thérapeutique et renseignez-vous sur la maladie et ses traitements.
- Prenez des bains à l'eau tiède. Une eau trop chaude ou trop froide dessèche la peau. Vous pouvez accompagner votre bain d’émollient liquide comme une huile végétale (à laquelle vous pouvez ajouter des huiles essentielles) ou d’autres produits comme du sel de la Mer Morte, cicatrisante et apaisante, ou bien encore de la farine d’avoine, hydratante et adoucissante. Nous conseillons des bains de 20 minutes maximum.
- Hydratez votre peau. Il est primordial de garder votre peau hydrater tout au long de la journée, privilégiez donc des crèmes hydratantes à base d’aloe vera, des émollients sans parfum... Prenez des produits qui vous plaisent pour rendre ce moment un plaisir plutôt qu’une corvée !
- Pratiquez une activité physique régulière pour permettre de prévenir les poussées de psoriasis mais aussi diminuer leur intensité. Toutefois, attention à certains sports pratiqué à cause du phénomène de Koebner et des frictions provoqués par les vêtements ou une selle de vélo par exemple...
- Ne vous grattez pas et n’arrachez pas les squames car cela pourrait étendre et aggraver les lésions. S’il est difficile de ne pas succomber aux démangeaisons, vous pouvez appliquez un hydratant ou un émollient : le froid permettra d’atténuer l’inflammation.(19)
- Ne consommez ni tabac, ni alcool, le tabac favorise l’apparition du psoriasis et l’alcool peut compromettre l’efficacité des traitements. Évitez aussi les aliments avec du gras saturés (viandes grasses, frites, produits laitiers animaux, …) et privilégiez les plats avec des acides gras (comme du poisson).
- Contrôlez votre stress avec des techniques diverses de relaxation (hypnose, acupuncture, massage…). Le stress peut être un élément déclenchant des poussées de psoriasis.
Comment choisir son traitement ?
Comme nous l’avons vu, il existe plusieurs traitements contre le psoriasis, mais choisir le traitement qui nous convient n’est pas facile car il existe plusieurs critères dont dépend la réponse. Il n’existe pas de traitement permettant de guérir complètement de la maladie. Le traitement du psoriasis alterne entre des traitements d’attaque durant les poussées aiguës de psoriasis et des traitements d’entretien, plus légers, pour freiner les poussées de psoriasis. Tout dépendra alors du type de psoriasis, de sa localisation, de son étendue, de son impact sur la vie quotidienne et psychologique du patient, de son âge et de son état de santé général.
Consultez un médecin si vous souhaitez vous renseigner sur d’autres méthodes thérapeutiques ou si vous souhaitez vous orienter vers des traitements plus "naturels". Si vous souhaitez vous lancer dans l’aromathérapie ou la phytothérapie, privilégiez les produits issus de l’agriculture biologique, renseignez-vous auprès d’un professionnel de santé (naturopathe, pharmacien…) avant d’utiliser des synergies ou des huiles essentielles.
Faire sa propre synergie
Une synergie d'huiles essentielles consiste à associer différentes huiles essentielles et/ou huiles végétales pour obtenir un mélange polyvalent mais aussi à renforcer les effets des molécules identiques ou différentes des huiles. J’ai sélectionné pour vous quelques synergies tirées d’ouvrages connus et reconnus d’aromathérapie pour vous aider à soulager votre psoriasis.
Gel douche apaisant contre le psoriasis
- HE de Géranium Rosat : 30 gouttes (régénérant)
- HE de Mandarine Verte : 30 gouttes (apaisant)
- HV de rose musquée : 40 ml (réparatrice)
- Base lavante neutre : 150 ml
En cas de démangeaison, ajoutez à cette formule 5 gouttes d’HE de camomille matricaire + 5 gouttes d’HE de menthe poivrée.
Huile de soin apaisante pour le psoriasis
- HE de Romain à Verbénone : 10 gouttes (détoxifiante)
- HE d'Hélichryse italienne : 10 gouttes (cicatrisant)
- HE de Palmarosa : 10 gouttes (anti-inflammatoire)
- HE de géranium rosat : 10 gouttes (régénérant)
- HV de Bourrache : 2 ml (régénérant)
- HV de Rose Musquée : 3 ml (réparatrice)
Dans un flacon vide, mélangez les huiles. Appliquez 6 à 8 gouttes du mélange 2 ou 3 fois par jour sur les plaques de psoriasis jusqu’à amélioration.
Synergie pour femme enceinte de plus de 3 mois
- HE de Lavande Fine : 2 gouttes (cicatrisante)
- HE d'Arbre à thé (tea tree) : 2 gouttes (anti-infectieux)
- HE de Camomille Romaine : 2 gouttes (anti-inflammatoire)
- Macérat Huileux de Calendula : 100 gouttes (hydratant)
Dans un flacon vide, mélangez les huiles. Appliquez 2 à 8 gouttes de la synergie sur le psoriasis, à renouveler 2 à 3 fois par jour jusqu’à amélioration. Cette synergie n’est utilisable que pour les femmes enceintes de plus de 3 mois !
Synergie "Retour à l'harmonie"
- HE de Marjolaine à Coquilles : 15 gouttes (neurorégulatrice)
- HE de Ravintsara : 2 gouttes (neurotonique)
- HE de Petit grain Bigaradier : 15 gouttes (relaxante)
- HV de Amande : 5 ml (apaisant)
En cas de stress, appliquez 1 à 2 gouttes de cette synergie au creux des poignets et respirez profondément 5 fois. Renouvelez jusqu’à 4 fois par jour, 5 jours sur 7.
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8 AFEDI, Aromathérapie scientifique : préconisations
pour la pratique clinique,
l'enseignement et la recherche Consensus d'experts, destiné aux professionnels de santé et aux
décideurs exerçant en milieux de soins (hospitalier ou médico-social) [archive], version
longue. Accèder
à l'article
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